
Chirurgie Cancérologique
La chirurgie cancérologique se réfère aux interventions chirurgicales utilisées dans le traitement du cancer. Cette chirurgie peut être utilisée pour diagnostiquer, stager (déterminer l’étendue) ou traiter le cancer. Les objectifs varient de la résection complète du tumeur (enlèvement du cancer), à la réduction de la taille de la tumeur pour faciliter d’autres traitements comme la radiothérapie ou la chimiothérapie.Tumeur du foie
Généralités
La chirurgie hépatique est traditionnellement difficile car le foie est un organe volumineux, situé sous le rebord costal droit.
Il possède une propriété extraordinaire qui facilite les possibilités d’ablation : il peut repousser, on parle de régénération.
Où est situé le foie?
Le foie est la plus volumineuse glande du corps humain et pèse en moyenne 1400 g. Il comporte 8 segments répartis inégalement sur deux lobes. Il est situé immédiatement sous les côtes à droite mais sa partie gauche peut se projeter en avant de l’estomac.
But de l’intervention
L’ablation d’une portion du foie s’adresse à des patients porteurs de pathologies bénignes (adénome, kyste) ou malignes (cancer). Le but de l’opération est d’enlever une portion du foie touché par une lésion en préservant le reste du parenchyme hépatique qui est sain. Comment se déroule l’opération
Le patient est hospitalisé le plus souvent la veille de l’intervention.
L’intervention est parfois longue (jusqu’à 4/5 heures) et la surveillance initiale est assurée par l’équipe de salle de réveil ou par les soins intensifs.
L’incision est classiquement une grande incision de l’abdomen (laparotomie) sous le rebord costal droit, plus ou moins élargie à gauche.
Le développement de la laparoscopie (encore appelée cœlioscopie ou chirurgie mini-invasive) a bouleversé la chirurgie digestive conventionnelle car elle réduit la morbidité et les séquelles pariétales en permettant d’accéder à la cavité abdominale par de petites incisions permettant le passage des instruments chirurgicaux et d’une optique pour la caméra.
L’alimentation est reprise progressivement dès le soir ou le lendemain de l’intervention, d’abord liquide puis solide. Il n’y a habituellement pas de régime nécessaire après cette opération.
Que l’intervention ait lieu par cœlioscopie ou par laparotomie, il est contreindiqué de pratiquer du sport ou des efforts physiques importants pendant le mois qui suit l’intervention. Ceci a pour but de permettre à la paroi abdominale et aux muscles de cicatriser.
La sortie du patient est prévue entre 2 et 10 jours après l’intervention avec un arrêt de travail habituellement inférieur à 1 mois.
Risques en rapport avec l’opération
Hémorragie Le foie comportant de nombreux vaisseaux, l’hémorragie est le principal risque per-opératoire. Une transfusion sanguine peut être nécessaire.
Fistule biliaire Il s’agit d’un écoulement de bile secondairement à la blessure du système biliaire qui survient dans 5 à 30% des cas. Elle survient le plus souvent dans les jours postopératoires.
Insuffisance hépatique
En fonction du type de maladie hépatique, il est possible d’enlever jusqu’à 70- 80% du volume total du foie sans conséquence sur la fonction du foie. Les 20- 30% de foie restant lorsque celui ci est normal vont régénérer et reconstituer en 2 mois environ la quasi-totalité du volume initial.
Complications respiratoires
Ces complications sont dominées par l’épanchement pleural (apparition de liquide entre le poumon et la plèvre), l’atélectasie du poumon (mauvaise expansion d’une partie d’un poumon) et la pneumonie.
Infection
Malgré les précautions d’asepsie et les antibiotiques administrés préventivement au début de l’opération, une infection du site opératoire (cicatrice, intérieur de l’abdomen) peut survenir.
Phlébite, embolie
Malgré les précautions prises : bas de contention, piqures d’anticoagulants… une phlébite peut survenir car l’immobilisation et certaines chirurgies et maladies favorisent leur apparition.
Tumeur du pancréas.
Le pancréas est une glande à la fois exocrine ( qui sécrète des enzymes, nécessaires à la digestion) et endocrine, produisant des hormones, libéerées dans le sang pour réguler le niveau de sucre dans le sang (glycémie).
Le type le plus fréquent de cancer du pancreas est l’adénocarcinome.
C’est un cancer qui survient le plus souvent après 50 ans. Sa survenue est favorisée par le tabac, des lésions préexistantes du pancréas (pancréatite chronique, lésions pré-cancéreuses), et rarement par une prédisposition génétique.
Comment fait on le diagnostic?
Ses manifestations varient suivant la localisation de la tumeur au sein du pancréas:
Une tumeur de la tête du pancréas provoque rapidement une compression de la voie biliaire principale qui est responsable d’un jaunisse (ictère).
Une tumeur du corps ou de la queue du pancréas n’entraine pas d’ictère et se révèle souvent plus tardivement par des douleurs ou une altération de l’état général.
La confirmation au micropscope du cancer du pancréas est possible par biopsie (prélèvement d’un petit fragment de la tumeur). cependant cette confirmation n’est pas toujours indispensable avant l’inetervention et la preuve du cancer souvent apportée par l’examen au microscope de la partie du pancréas retirée par le chirurgien. En ravanche le diagnostic par biopsie est indispensable si la tumeur n’est pas opérable et qu’il est décidé de faire un tratiement par chimiothérapie ou radiothérapie.
L’intervention consiste à enlever la partie tumorale du pancréas:
- Pour les tumeurs de la tête, la duodénopancréatectomie cépahlique (DPC), enlévera la tête de pancréas, le duodénum, la partie terminale du cholédoque, la vésicule biliaire. Les différents rétablissements digestifs sont effectués à l’aide du petit intestin ( intestin grêle).
- Pour les tumeurs de la partie gauche du pancréas
Tumeur du colon et du rectum
Le colon est la dernière partie du tube digestif, il fait suite à l’intestin grêle et se termine par le rectum qui s’abouche dans l’anus.
Les tumeurs du colon et du rectum sont une pathologie fréquente, faisant l’objet d’un dépistage national à partir de l’âge de 50 ans.
Les cancers du côlon et du rectum sont principalement représentés par les adénocarcinomes (90% des cas), plus rarement par d’autres tumeurs (neuro-endocrines, tumeurs stromales…).
Le traitement chirurgical des tumeurs colorectales consiste à réséquer la portion de colon ou de rectum atteinte en y associant un curage ganglionnaire (résection de l’ensemble des ganglions lymphatiques de drainage).
En fonction du segment colique concerné, les interventions peuvent schématiquement se classer ainsi :
- Colectomie droite
- Colectomie sub-totale
- Colectomie gauche
- Proctectomie partielle ou complète (résection du rectum)
L’intervention chirurgicale peut se faire sous cœlioscopie (au travers d’une caméra et de pinces) permettant d’éviter une large ouverture de la paroi abdominale et de diminuer les douleurs post-opératoires.
Notre but dans le traitement de ces affections est d’établir un plan personnalisé de soins, prenant en compte à la fois la maladie et les caractéristiques propres du patient. C’est dans cet objectif que chaque décision est discutée lors de Réunion de Concertation Pluridisciplinaire (RCP).